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mercredi 2 septembre 2009

Sempre Verdi !



« Et brusquement l'action reprend, sans prévenir, et c'est de nouveau la même scène qui se déroule, une fois de plus... Maria Callas est extrêmement agitée. La musique dont l'intensité va croissant, s'empare du vide, sous le lustre immense, animé d'un mouvement presque insensible. Puis ce sont les couloirs déserts bien entendu. La représentation continue, ou bien est-ce : la représentation se poursuit? Toujours est-il qu'on distingue encore la voix, plus forte, il doit s'agir de l'air fameux, et en effet, on entend, à peine étouffée maintenant, l'exclamation tant attendue. Il court sur le tapis épais, devant une rangée de loges en demi-cercle. Il fantasma ! Il dévale quelques marches. Il débouche dans le hall. Elle est en train de le traverser en oblique, se dirigeant vers la sortie. Elle est seule. Elle a atteint les portes. Puis, se retournant à demi, elle l'aperçoit. Ils se rejoignent sous la marquise où ils demeurent un instant arrêtés, côte à côte. Verdi, Verdi, Verdi, sempre Verdi ! Et ceci donc, à quelques variantes près semblable, à l'opéra de Parme, à la Fenice ou à Covent Garden. »

Renaud Camus Passage, page 155 (éditions Flammarion, 1975)

Passage : nouvelle édition électronique.

A propos des Eglogues.

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