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mardi 6 novembre 2012

Cesenatico




 Cesenatico vecchio

In paese di mare
il mare è da per tutto.

Ovunque s’ode il flutto
che ci fa camminare.

In cimitero s’ode
così come alla riva.

E’ una voce furtiva,
una specie di lode.

Ai vivi non dispiace
il camposanto a mare.

Lì ci verranno a stare
godendo il lido in pace.

Ai vivi piace il vino,
piacciono grida ed ire.

Ma poi, sotterra, udire
il mare più vicino.

I morti son contenti
se il mare li protegge.

Qualche lumino regge,
due o tre sono già spenti.

Marino Moretti  Diario senza le date Mondadori, 1974






 Cesenatico vecchio

la mer est partout.

Partout on entend le flot
qui nous fait avancer.

On l'entend au cimetière
comme sur la rive.

C'est une voix furtive,
une sorte de louange.

Aux vivants ne déplaît pas
le cimetière marin.

Ils viendront y reposer
jouissant de la paix du rivage.

Les vivants aiment le vin,
ils aiment les cris et les fureurs.

Mais, sous terre, il leur plaît 
d'entendre la mer tout près d'eux.

Les morts sont contents
si la mer les protège.

Quelques lumignons brillent encore,
deux ou trois sont déjà éteints. 

(Traduction personnelle)






Images : grazie a Massimiliano Calamelli  (Site Flickr)



2 commentaires:

  1. C'est si vrai. Le poète a vraiment le pouvoir de mettre des mots sur des sensations. Depuis déjà dix années maintenant, j'habite tout près de la mer et j'entends toujours le flot, je suis sans cesse bousculé ou caressé par le vent, son fidèle lieutenant.
    "Et, enfin seul avec son coeur,le voyageur trouve-t-il/ Dans la caresse plus furtive du vent et l'éclair inconstant de la mer/ Des preuves qu'il existe vraiment quelque part un Paradis Terrestre/ Aussi certain que ceux que les enfants dénichent dans les pierres et les trous." W.H.Auden

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  2. Oui, ce sont des vers très simples – certains pourraient même les trouver plats – mais ils sont très évocateurs : j'aime beaucoup, en particulier, "Ovunque s'ode il flutto / che ci fa camminare", cette mer omniprésente et vivifiante, qui nous pousse en avant. Et ces quelques lumignons qui brillent encore, à la fin du poème...

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