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vendredi 21 février 2014

Preghiera (Prière)




«I poveri, i tribolati, gli oppressi !»
 Sull'alba grigia mi tornano
queste parole di una preghiera
che aveva composto per noi mio padre
e recitavamo fanciulli la sera.
Il dolore non aveva toccato il mio cuore
e forse non ha ancora davvero.
Ecco un brivido mi trapassa
e mi pare di pregare per me stesso
di un giorno.
«I poveri, i tribolati, gli oppressi,
e la conversione dei poveri peccatori».

Oh, padre, per me
per me solo pregava
quel vispo fanciullo
a mani giunte.

Filippo De Pisis   Poesie Garzanti Ed.


Prière


«Les pauvres, les malheureux, les opprimés !»

À l'aube grise me reviennent
ces mots d'une prière
que notre père avait composée pour nous
et que le soir enfants nous récitions.
Mon cœur ne connaissait pas la douleur
et peut-être ne la connait-il pas encore vraiment.
Voilà qu'un frisson me parcourt
et il me semble que je prie pour celui que
je serai un jour.
«Les pauvres, les malheureux, les opprimés,
et la conversion des pauvres pécheurs».

Oh, mon père, c'est pour moi
pour moi seul que priait
cet enfant espiègle
aux mains jointes.

(Traduction personnelle)







Images : en haut, Bruno (Site Flickr)

en bas, Site Flickr

1 commentaire:

  1. Texte étrange où le médiateur ignore, enfant, ce qu'est la douleur, qui y est préparé par ces mots et qui plus tard se reconnait en eux. Des mots d'alors qui laissaient les autres entrer dans sa vie, les malchanceux. Des mots, en avance sur sa vie, l'autre devenant lui, découvrant la souffrance... Sens d'une prière, de cette transmission. Réciprocité de présences, l'enfant se souvenant du père. Cette prière, à qui s'adressait-elle ? Réalité invisible... Quelle capacité d'écoute était au bout de cette aventure ? Cette prière a-t-elle été reçue? L'humain et le divin se rencontrent-ils ? Il reste que le fils rencontre ici la présence de son père à un moment où il semble démuni. Belles photos. Pas de musique ?

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